TANCRÈDE d. KUMMER


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FORGES





Press text



This repertoire emerges from a reflection on the value of limitations in art as a tool of re- nouncement and transgression. On the concrete use of limitations in composing as a device of emancipation — tracing the frame from which to extract ourselves —. Here, written music is apprehended like a block of raw matter where each member is called upon to peel, bend or weld onto another.


Conceived as a sonic-mobile installation, the pieces develops in weaving modules orbiting one another. Rhythmical structures or abstract textures are used alternatively to outline and distort intense soundscapes. Each section is thought of as a small toy-box of concepts where players are led to pick and choose thus altering the overall direction of the performance.


It is the idea of a music aware of itself, that ‘thinks itself’, where action and spontaneity prevail; where repetitions and thematic reappearances seem almost contingent and do not constitute an aesthetic requirement but more that of a déjà vu or a faint remembrance altered by time and interaction. If reoccurring, each motive has changed, attained a new form, nothing in them entirely dissolves within the performance energy, but nothing ever remains the same.


For me, composing this way is like creating ‘protagonists’, with complex and versatile person- alities, capable of mood swings and sensitive to their surroundings, but without constraining them to a predetermined narrative; to let events and decor form according to the musician’s imagination. It’s building a platform where the limits determined by the compositions become a playground to celebrate the ‘spirit of adventure’ and immediacy.


Having worked with Samuel and Rémi in a constellation of different ensembles and genres for the past 9 years, this new trio focuses on the acoustic and percussive nature of our instru- ments. Putting the emphasis on ambiguity and mystery within the considerable amount of structure the music is based on, I try and provide the players as well as the material itself with total autonomy within the pieces, thus, allowing the border between ‘text’ (as in notated or premeditated music) and ‘initiative’ (as in interpretation and improvisation) to be reduced to a dashed-line or even, at times, eradicated.



FORGES





note d'intention



Ensemble formé en 2021 par le batteur et compositeur Tancrède D. Kummer réunissant Samuel Mastorakis (vibraphones, percussions) et Rémi Ploton (piano) autour de ses compositions et concepts musicaux. Au printemps 2022, FORGES enregistre son premier opus (éponyme) dans les studios légendaires Wisselord (Hilversum, NL) l’album dont la sortie est prévue pour Janvier 2023 sera distribué par le label indépendant Boomslang Records.


À l’origine de cet ensemble est la découverte en 2016 de la scène des musiques improvisées contemporaines Allemande et qui fera l’objet d’un mémoire 'A life of choice within aesthetic curve' soutenu au Conservatorium van Amsterdam en 2019. Fasciné par la dialectique nouvelle entre matériaux écrits et improvisés qu’offre cette musique très peu représentée dans le paysage musical Français, Tancrède entreprend suite à sa recherche, de réunir un ensemble de musiciens avec lesquels explorer les enjeux que ce genre nouveau soulève:


— Comment créer et interconnecter des formes et/ou des objets compositionnels précis sans pour autant compromettre la spontanéité et la fluidité de l’interaction au sein du collectif


— Comment laisser évoluer le matériau empiriquement le long d’une pièce ou encore d’une pièce à l’autre, comme s’il faisait lui-même, de manière autonome, l’expérience de la performance en temps réel ?


Pour ce faire, Tancrède élabore des structures chargées et composites aux strates minutieusement orchestrées ainsi que des paramètres musicaux permettant de naviguer librement d’une piéces à l’autre; utilisant notamment des signaux musicaux (fragments de mélodie, leitmotives ou ostinati) provenant des idiomes jazz d’avant-garde comme de la musique contemporaine.


Cependant, l'ensemble utilise cette écriture détaillée afin de pousser le langage improvisé dans ses retranchements. Chaque membre joue un rôle principal mais changeant de pilier inébranlable à élément perturbateur en passant par électron libre, pour mettre au défi le ‘texte’ imposé.


Bien que pouvant être considéré comme complexe, il ne s’agit pas là d’une démarche intellectuelle arbitraire mais d’une adresse directe et sans compromis visant spontanéité et aura; et qui tend à dépasser l’idée d’une musique tissée de simples déductions où tout arrive avec une nécessité univoque. Ce parti-prit encourage la tendance qu’ont les musiciens à étendre le champ d’application habituellement associé à leurs instruments. En effet, chacun est libre d’endosser un rôle de percussionniste, de mélodiste, de bassiste, de coloriste voir même de “saboteur” puisque tous accueille le ‘trouble’ avec bienveillance. En ce sens, FORGES transcende la dichotomie usuelle entre section rythmique et solistes.


Il s'agit d’une certaine manière de créer comme des personnages, complexes et versatiles, aux humeurs changeantes et sensibles à leurs environnements, sans pour autant les astreindre à un fil narratif préétabli et inéluctable; de laisser les événements et les décors se former au gré de la créativité des musiciens. De mettre en place une plateforme d’échange, où les limites rigoureuses que semble déterminer l’écriture se changent en un terrain de jeu célébrant l’esprit d’aventure et l’urgence.


Cette écriture cherche donc à encourager d’une part l’émancipation des musiciens par rapport au matériau écrit et d’autre part celle du matériau lui-même par rapport aux formes des compositions. Permettant ainsi à la frontière entre « texte » (composition, notation, préméditation) et « initiative » (interprétation, improvisation) de ne s’inscrire qu’en pointillés voire, parfois, de disparaître complètement.


C’est une réflexion sur la prévalence de l’ambiguïté et de l’abstraction au sein de la rigueur structurelle imposée par la composition et les différents cadres et paramètres sur lesquelles se basent les phases improvisées. C’est en quelque sorte l’apologie du mystère et de la déconstruction, ”tout en chérissant l’objet qu'on détruit.”